Stratégie
d'entreprise

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Temps de lecture : 4 min

A retenir :
  • Les NFT, pour Non Fungible Token, sont des actifs numériques non réplicables, émis sur une blockchain. 
  • Initialement, on retrouve les NFT dans le domaine de l'art digital, des jeux vidéos et du sport, mais leur utilisation pourrait s'étendre à tous les secteurs. D'ailleurs, les NFT sont de plus en plus utilisés en entreprise notamment dans la digitalisation des documents
  • En 2021, l’entreprise Visa a fait l’acquisition d’un des NFT les plus emblématiques, un crypto punk, pour 141 000 €. C'est une des premières entreprises du secteur bancaire a investir dans cette nouvelle technologie
  • Des points de vigilance demeurent toutefois sur la disparition du tiers de confiance, la sécurité et le manque de règlementation

Les NFT, de quoi parle t’on concrètement ?

Les NFT, pour Non-Fungible Token, sont des actifs cryptographiques, présents dans une infrastructure numérique appelée blockchain :

  • Token, cela signifie "jeton" pour désigner l'actif numérique émis sur la blockchain. La Blockchain, c'est une technologie de stockage et de transmission d’informations qui permet, sous la forme d’une chaîne de blocs, d’effectuer un ensemble de transactions de manière décentralisée, sécurisée et transparente.
  • Nun Fungible, cela signifie "non fongible" pour désigner l'unicité de l'actif ne pouvant être reproduit. En effet, ces actifs ont des codes d'identification uniques et ne peuvent pas être répliqués. Ainsi, contrairement aux cryptocurrencies ou la monnaie fiduciaire, être négociées ou échangées à équivalence. 

La vraie évolution ou révolution se trouve ici dans la rareté numérique que permet cette technologie. Chaque NFT est associé à un certificat d’authenticité qui garantit leur singularité, et qui retrace leur histoire et le nom des propriétaires successifs. C'est donc comparable à un acte de propriété d’une maison établi par un notaire. 

Où trouve t'on les NFT ?

Une grande partie du marché actuel des NFT est centrée sur les objets de collection, tels que les œuvres d'art numériques. Pour les artistes c’est une nouvelle alternative de revenus, déjà du fait de pouvoir mettre en vente des œuvres, sans l’aide des intermédiaires traditionnels, sur une “marketplace”. De plus, grâce aux "smarts contracts", ils peuvent percevoir des redevances sur les ventes secondaires de leurs œuvres NFT.

Aujourd’hui on peut imaginer qu’un artiste puisse reproduire à l’identique le tableau “Mona Lisa”, mais un expert pourrait facilement reconnaître l'authenticité du tableau. Un screenshot d’un NFT serait alors facilement identifiable puisque la vérification peut être effectuée sur la blockchain.

On trouve aussi les NFT dans le secteur des jeux vidéos ou du sport. Par exemple, les cartes sportives sont des objets de collection qui ont aussi été grandement médiatisés. NBA Top Shot par exemple, qui permet de collectionner des moments non fongibles de la NBA sous forme de cartes numériques. L’équivalent en France est Sorare, plateforme NFT et 4ème licorne française.

Toutefois, les NFT ne sont pas bornés à ces secteurs là. De plus en plus d'entreprises ont recours aux NFT dans leur digitalisation. Il est en effet possible de « Tokéniser », c'est à dire digitaliser, tous types d’actifs tangibles ou non : des documents, de la musique, des GIF, des éléments de jeu vidéo tels que les avatars, des noms de domaine, etc..

Deux exemples d’application des NFT à la digitalisation 

La digitalisation de documents d’identité

Les NFT, en tant qu'actifs numériques authentifiés et uniques, documentés publiquement, et vérifiables par tous les acteurs, pourraient être une alternative aux documents d'identité papier. Cela répondrait à la centralisation des documents d'identité par les systèmes informatiques actuels, améliorant la sécurité et la gestion de temps. Par exemple, la République de Saint Marin a mis au point un passeport vaccinal pour ses 30 000 habitants gâce au NFT. 

Le transfert de documents numériques

Enigio, entreprise créée en 2012 et basée à Stockholm, met à disposition de ses clients "trace:original", un système qui permet le transfert numérique de tous types de documents originaux. Ils possèdent les mêmes fonctionnalités et propriétés que les documents papier, mais permettent une gestion plus rapide, plus sûre et possiblement plus rentable. On peut distinguer un original d'une copie, prouver la possession et transférer la propriété, tout comme un document papier. Pour se faire, ces documents sont « tokénisés » sous la forme de NFT, grâce à une DLT (Distributed Ledger Technology) « privée » (ENIGIO DLT). 

Cargo X, une entreprise Slovène créée en 2017, propose le même service qu’Enigio, avec une spécialisation dans le transport maritime. Cargo X digitalise des «Bill of Lading», une preuve de contrat passé entre le chargeur et le transporteur. Contrairement à Enigio qui utilise une DLT "privée", Cargo X utilise une blockchain publique, intitulé Ethereum. 

Les NFT, déjà des points de vigilance ? 

Disparition du tiers de confiance & Sécurité

La technologie de blockchain a la particularité de fonctionner sans organe central de contrôle. Les utilisateurs ont donc la possibilité de se partager des actifs sans intermédiaire, directement dans une marketplace digitale, comme par exemple "Opensea", l’une des marketplace les plus utilisées. Les acheteurs de NFT peuvent aussi utiliser des wallet, c'est-à-dire un porte monnaie électronique dans lequel on peut stocker ses actifs, pour collectionner leurs NFT. Les marketplaces et les wallets vont donc se subsistuer aux rôles de tiers de confiance, qui auparavant été tenu par les galeries d'art ou les institutions financières. 

Ces “Wallet” et “marketplace” sont souvent la cible de hackers. En décembre 2021 un utilisateur d'OpenSea,  s’est fait voler 16 NFT d’une valeur de 615 ETH, soit un peu plus de 2 millions d’euros.  Le vol aurait eu lieu grâce à un “phishing” : l'utilisateur en question aurait cliqué sur un lien frauduleux. Certaines entreprises misent donc sur une sécurité renforcée pour ces actifs digitaux. C'est le cas par exemple de l'entreprise Ledger qui propose une technologie « Hardware wallet », qui est propose d'offrir un haut niveau de sécurité pour les actifs cryptographiques.

Réglementation

L'utilisation des NFT par les entreprises est toutefois encadrée par une réglementation adopotée par la Commission des Nations Unies en 2017, dans le cadre de l'International Trade Law. C'est la loi MLTER, Model Law for Eletronic Transferable Records qui a pour objectif de légaliser le transfert de documents électroniques, tant au niveau national que transfrontalier. Ces documents transférables comprennent généralement les bills of lading, bills of exchange ou les promissory notes.. La réglementation de ces actifs est encore en construction et fait l'objet de discussion régulières au sein de l’Union Européenne.

A propos d’ICG

Comme nous avons pu le voir, la blockchain et les NFT sont des innovations qui de plus en plus permettent de répondre à des problématiques de digitalisation, de sécurité et de transparence rencontrées par les entreprises. ICG suit régulièrement ses innovations ainsi que d'autres avancées technologique, pour fournir aux clients un avis éclairé dans leur réflexion stratégique concernant ces sujets.

Sources

La blockchain, un levier de digitalisation pour les banques de financement et d’investissement (BFI) | Cairn.info

Qu'est-ce que la blockchain ? | economie.gouv.fr

NFT a expliqué: qu'est-ce que le nouvel engouement pour la crypto-monnaie et ce qu'il pourrait être bientôt - Crumpe

Les NFT, une opportunité pour les entreprises ? (daf-mag.fr)

Non-Fungible Token Definition: Understanding NFTs (investopedia.com)

How NFTs Could Change Travel - foXnoMad

Un vol de plusieurs NFT relance un débat houleux sur la décentralisation - Numerama

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